Avec toi Modèle Revest Vision d’épouvante Plongée Terroristes Suicide Cinéma L’aventure Pastiche Colle Nos moutons SAVOIA ! Louis XIV Banalités Terrier 2019 Macronie
Je suis enragé, enragé…
Mimmo Rotella
Le
trait caractéristique, absolument caractéristique de l'homme médiocre, c'est sa
déférence pour l'opinion publique. Il ne parle jamais, il répète toujours. Il
juge un homme sur son âge, sa position, son succès, sa fortune. Il a le plus
profond respect pour ceux qui sont connus, n'importe à quel titre, pour ceux
qui ont beaucoup imprimé. Il ferait la cour à son plus cruel ennemi, si cet
ennemi devenait célèbre ; mais il ferait peu de cas de son meilleur ami, si
personne ne lui en faisait l'éloge. Il ne conçoit pas qu'un homme encore
obscur, un homme pauvre, qu'on coudoie, qu'on traite sans façon, qu'on tutoie, puisse
être un homme de génie.
Ernest Hello, L'Homme
Avec toi
Regarder
les fleurs, les arbres, sentir la fraîcheur du soir, le son des grillons, voir
le jour se lever, se protéger du soleil de midi, marcher sur les feuilles, sous
les frondaisons des marronniers, tout cela est beau et doux mais infiniment
plus doux et beau de le faire, de le sentir avec toi ma chérie.
Visite
à Jacques Faujour, le photographe du Centre Pompidou et diacre à la cathédrale Notre Dame de Créteil, nous évoquons Lucio Fontana, Giacomo Manzù,
Peter Stämpfli…
Découverte
de l’œuvre d’Emile Mâle qui vient à point nommé après les visites à Chartres et
la lecture des Cathédrales de France
de Rodin.
Lecture
avec grande curiosité des Heures de grand
sens du père Anne Marie Carré : « Les êtres humains et la Nature
ne sont qu’un gigantesque pliage… la Nature construit en pliant, déploiement de
pliages complexes par l’action de la chaleur, passage d’un courant électrique,
prendre le pli, donner le pli, l’ADN ce sont des pliages, ailes d’insectes
pliées, paraboles, logique des pliages Origami,
cosmos, torsions, etc. »
Stendhal
ensuite : « Je bénis le ciel de
n’être pas savant… Assis sous les
arbres du Pincio, qui retentissaient du chant des cigales, nous goûtions les
délices que nous apportait un petit vent frais venant de la mer. »
Revenons
à ce cher Jean Giono : « Je
n’aime que les jours de pluie et de brouillard et si je pouvais j’habiterais
l’Ecosse, ces jours là je reste en pyjama et je lis un roman policier, je suis
alors totalement heureux. »
Modèle
Dessiné
ce jour le modèle (elle), stupide et bien gras (lui, le modèle), beaucoup de
lard, la séance ne s’avéra pourtant pas si mauvaise. Fort mal déjeuné ensuite
de soupe chinoise lyophilisée contenant à peu près tout ce que l’Homme peut
découvrir pour fabriquer ces infâmes saloperies, puis de Reblochon pas encore à
terme, qui m’est resté sur l’estomac. J’ai très froid aux pieds depuis
plusieurs jours sans jamais parvenir à y remédier. Cet après-midi cependant la
lecture du curé d’Ars, toujours lui, m’a réjoui un long moment et un peu
réchauffé. Le cœur.
Revest
Il
fait très froid ce matin sur la place où je lis. Assis devant la fontaine (sans
eau) j’observe la façade de l’église léchée par le soleil quand tout à coup je
découvre une gigantesque abeille posée sur mon sac. Elle nettoie ses pattes
antérieures en oscillant fortement la tête et ne semble pas gênée par ma
présence. Je peux donc la photographier à loisir. Le temps que j’écrive ce
petit mot la voici maintenant immobile, les ailes sagement réunies comme un
avion en attente sur un pont d’envol. Mais elle tressaute soudain, remue la
croupe puis semble de nouveau inerte, orientée vers l’ombre elle attend…
La
lecture reprend, cela fait un mois que je suis en compagnie de Lucien Leuwen,
puis des Promenades dans Rome, presque honteux de pouvoir jouir à satiété de
façon aussi simple et si peu coûteuse. Une fois que l’on sécurisé les alentours :
pas de scooters, pas de morveux hurleurs et de mères tatouées hurlant dans
leurs Smartphones, de jeux de ballon, le bonheur devient illico possible,
immense, sans limites.
Beyle
est infiniment subtil, truffant ses notes d’allusions, d’ironies, de petits
pièges et renvois, semant des petits cailloux, cousant de fil blanc et d’or le
fil de sa pensée, toujours guidée par son bon plaisir, et nous rend complice.
Une pensée sérieuse, précise et même grave sous un ton désinvolte et léger. Son
héros, c'est-à-dire lui-même est un idéaliste, épris d’une recherche active du
bonheur. Stendhal a besoin pour cela de défricher, vaincre les leurres,
démonter les mécanismes hypocrites. Son bonheur est pureté, c’est un
romantique. Sans être dupe de ses propres limites, une passion l’anime. Par un
juste retour des choses le lecteur est pris, Stendhal devient le temps de la
lecture un saint Jean-Baptiste du bonheur, qui est d’abord celui des choses de
l’esprit et du goût, dans un sens très particulier, jamais acquis, quête aussi du style, plus subtile encore. Je suis bien
obligé de noter tout cela car Stendhal s’impose comme faiseur de notes, tout comme Jünger, Le Goff, Gilson, Merton, ou
Léautaud. De notes et de dessins. Une attitude très démodée, anachronique et
jouissive…
Autre
auteur tombé en désuétude auprès des Modernes :
Giono. Il doit tout à Stendhal, le dit, l’affirme. Et relire Giono en continu
au fil des années c’est aussi être heureux.
Le style : voilà l’enjeu.
Vision d’épouvante
Ce que j'ai vu en sortant de
chez moi : un asile de fous à ciel ouvert, Individus dans leurs bulles téléphonant
leur intimité à voix haute, hurlant aux yeux de tous, fous sans soins
quémandant, faibles arborant grotesques des tenues improbables pour se
distinguer, chapeau de Napoléon exclu, trop démodé, mais entonnoir sur la tête
envisagé, sauvages roulant en tous sens sur les trottoirs avec des airs de
ministres, allongés permanents, scooters à échappement libre, vieux penauds
rasant les murs, mais je n'ai pas vu un flic. C’est la cour des miracles, sans
surveillants ni menaces, chacun est roi, prince, empereur et décide d'emmerder
le monde entier au nom de son MOI. Je suis rentré, apeuré.
Mais laissons Léautaud s'exprimer.
Mais laissons Léautaud s'exprimer.
Lorsque
l’on a touché le fond de la piscine dans laquelle l'homme moderne barbote on se
sent mieux. Le calme est rétabli, la visibilité est meilleure, et l'on peut
voir sous la surface pédaler les canards du PAF, flotter leurs déjections, les
détritus en tous genre, les nappes de pognon grignotées par les amibes, ça et
là quelques cadavres putrides de hyènes dont les langues roses pendent sur le
flot. C'est distrayant, la distraction étant, au
tréfonds, le seul hochet de l'homme contemporain. C’est qu’il s'ennuie, son
angoisse ne suffit plus à le distraire, il lui faut du nouveau, sans cesse du
nouveau, chaque seconde, chaque milliard de seconde du nouveau. Regardant ses
pieds sans les voir, assis pour l'éternité il caresse une tablette le visage
fermé, comme un ministre de sa propre médiocrité. Il administre, il gère, il
trie à l'infini les particules même de son cerveau. La vue d'un nouveau produit
l'attire comme un étron une mouche
verte, luisante, aux pattes velues. Il ne résiste pas à l'envie. Larve il est,
larve il prie pour que le nouveau soit toujours nouveau.
Terroristes
Vulgaires
amateurs, ils s'embourgeoisent, se ramollissent. Depuis leur succès médiatiques
récents, avec un tableau de chasse pourtant modeste vu l'ampleur du cheptel,
ils boudent les armes à feu et la hache d'incendie, laissent leurs minables
charrettes au bas de l'immeuble. Une deuxième couche, mieux tassée, serait
pourtant de bon aloi, c'est une image, du délire, et même de la folie, car je
suis fou, fou à lier.
Dans
mon quartier il en reste pourtant des paquets
d'endives à flinguer sans coup férir, des terrasses entières de demi allongés,
tronches en biais, vieux à 20 ans, boudeuses définitives, demi rasés affligés,
s'enfilant des plats cuisinés par des esclaves sri-lankais ou pakistanais, mais
pas arabes, on ne peut pas être au four et au moulin, en se lamentant du manque
de diversité à la télé. Ici, on est dans le 11e arr. de Paris,
quartier définitivement conforme à la doxa ambiante, on vit ensemble, on vit même très bien : les maîtres
en terrasse, les esclaves en cuisine et aux poubelles. Comme leurs grands
parents, bourgeois collabos pour la plupart. Rien ne change. Jamais.
Les anciens peuples européens qui
ont pris un infini plaisir aux délices du masochisme, pour le suicide lent,
fascinés par la flagellation, fascination d'ordre érotique, marque d'une
décadence lente et d'essence morbide, ont découvert le goût du malheur. Malheur
qui les fait pleurnicher avec délectation, verser de pathétiques larmes de crocodiles
et fabriquer de jolis nounours en exhibant des
visages de Poulbot éplorés à la télé, un malheur ne fait que commencer.
Maintenant initiés, leur plaisir pour la soumission ira crescendo. Déjà réduits
à l'état d'otages dans leurs rues, leurs transports, où un regard peut
déclencher insultes et crachats. La soumission totale à la Loi. La Loi et les
coutumes de cultures externes, issues du monde de l'Islam.
Dégradations,
vols, agressions ne sont qu'une manière de fatiguer les peuples, de les
initier, les habituer. La propagande officielle ne veut pas voir de corrélation
entre la délinquance exponentielle et le terrorisme, hors il ne s'agit que d'une
seule et même chose. L'Etat, désigne un mal lointain : le Mali, la Syrie, les
terroristes –individus isolés. La guerre est ici, elle est culturelle, ce sont
des blocs qui s'affrontent. Est-ce que les peuples européens retrouveront leur
dignité ? Sauront se faire respecter ? C’est ce dont il s’agit mais les
réponses sont là : ces peuples sont en dormition et sont contraints à la
soumission.
Suicide
« Avec
l'espéranto, il n'y aurait plus rien de fondamental à communiquer. Accéder à
l'universel par la suppression des frontières, voilà l'illusion antidialectique, la pire des platitudes, l'hydre moderne à décapiter.
Le langage mathématique est une langue sans frontières ni patries, aussi
n'a-t-elle strictement rien à dire. »
Régis Debray, Journal d’un petit-bourgeois entre deux feux et quatre murs
Il y a
toujours une part de mystère dans un suicide, mystère qui est celui des
profondeurs, des abysses de l'âme, du cerveau, de la chimie la plus infime, la
plus cosmique d'un être. Les peuples européens veulent mourir. Ca les travaille
depuis longtemps. Là, ils ont enfin trouvé la solution finale : on importe ceux
qui auront raison de nous, nous qui avons perdu notre raison. La seule inconnue
est la suivante : est-ce que la théorie de Dominique Venner, à savoir que les
peuples ont en eux des ressources inattendues, la capacité de se réveiller
après un long sommeil, ou une longue maladie, est-ce que cette idée, cette
théorie (je veux y voir une théorie) se révèlera possible, voire probable pour
les européens ?
Cinéma
Putain,
le festival de Cannes... Ce n'est qu'un
début, il va falloir se farcir ensuite les millions de fromages en tongs
exhibant leurs tatouages, leurs bedaines, leurs os dans le nez, des catogans,
le cul à l'air, ou en shorts de fakirs, huileux, graissés à bloc, tartinés, les
pétasses hurlant dans leur portables, les morveux-enfants rois hurlant et
cassant tout sur leur passage, les BOUM BOUM à longueur de nuit et de journée,
les bagnoles à crédit par millions qui fument sous
le soleil de plomb, les mégots plantés dans le sable, les capotes collées au
bitume, les papiers gras un peu partout, les canettes de bières traînant ça et
là, les peaux rougies comme des merguez, la queue dans les boulangeries avec
les chiards qui hurlent en vous passant devant et vous bousculant « Papa je veux un gâteau !!! »
pendant que la mouquère, le moule, téléphone à un de ses amants restés dealer
au pays, les pétarades des scooters échappements libres, et le sourire confit,
débonnaire, des flics et gendarmes qui ont ordre de ne relever que les morts.
Une cours de récré anarchique, violente, folle.
Sans compter les commentaires aux journaux du 20h, archi bidonnés, authentiques
parchemins de la désinformation cathodique, vantant les mérites de telle ou
telle plage alors qu'en réalité l'enfer règne partout, et que seul un bunker
pourrait vous sauver de ce merdier... Ce qu'ils appellent les
« vacances ».
L’aventure
Je
suis sorti au bas de ma rue, craintif. Slalomant ensuite entre les merdes de
chiens, les tags, les poubelles, les encombrants, les vélos tombés ça et là,
les scooters mal garés, les détritus en plastique jonchant le sol graisseux de
frites écrasées, les canettes de bières posées un peu partout comme des
ornements, et évitant d'un pas alerte les connasses hurlant dans leur Smartphones
et les demi-sels en Harley, j'ai heureusement enjambé une famille de rom
allongés perpendiculairement au trottoir et évité de justesse le crime contre
l'humanité, puis, un peu renfrogné, j'ai décidé d'affronter la boulangerie
lounge tendance et demandé une demie baguette à la préposée à la caisse, qui me
la refilée sans bonjour ni merci en continuant à bavarder avec les autres
boboïdes arborant des airs de princesses en exil. Puis je suis rentré chez moi
en pressant le pas afin de garder mes distances envers les rollers faisant un
bruit de Concorde au décollage, les skateboards fonçant sur les trottoirs en
visant les mémés, les cardiaques, tout ce qui peut être paisible, mais surtout
les vélos roulant en tout sens aussi sur les trottoirs, dans un chaos à peu
près total. Des jeunes finissaient de vomir sous les applaudissements et les
hurlements. Je n'aurais pas dû sortir.
Au fond le bonheur ce n'est pas
sorcier, et ça ne tient qu'à un fil. Un alpaga pour l'été, un tweed pour
l'hiver et une Jaguar pour aller faire le marché...
Pastiche
Fatigué par sa mission en métropole où il avait
échappé de justesse à une mort horrible, l'agent X19-4762E prenait enfin
quelques instants de détente dans le vol 519 vers le Caire qui l'emmènerait
ensuite vers la base arrière de nos positions de Sidi ben Tapafermélgaz à
quelques encablures de la Khyber Pass. Ayant laissé son costume en alpaga au
Méridien et opté pour une tenue sportswear plus discrète, son regard tomba
soudain sur la croupe volumineuse d'une l'hôtesse d'un blond platiné et aux
quelques tâches de rousseur sur un visage en amande. Après avoir dégusté un
Comte de Champagne Taittinger rosé millésimé servi dans du Baccarat haute
époque, son esprit s'évadait vers la gentilhommière du Périgord seul joyaux
familial qui lui restait après 2 Empires et pas mal de rappels d'imposition.
Son pistolet ultra plat voyageant par la valise diplomatique et un gilet en
Kevlar lui seraient bien utiles dans les prochains rebondissements de l'affaire
Ben Moktar, un agent triple racheté récemment à prix d'or par la Piscine...
Trêve de plaisanterie, la jeunesse, y compris celle
de notre agent X19-4762E, c’est courir après les lapins, brouter les fleurs,
jouer. L’âge venant on découvre une voie lactée : nos morts brillent,
d’autres luisent doucement dans le souvenir, on ne s’ennuie pas, la vie
intérieure tient lieu de jardin, et l’on rêve.
Colle
Le
problème (il y en a plusieurs) avec la chaleur c'est que les flaques de bière
et de vomi et les frites écrasées collent davantage, cramoisis par les rayons
terribles du soleil et la température ambiante. De même pour la pisse qui s'est
agglutinée par cristaux superposés dans tous les recoins, exhalant encore plus
ses suffocants relents d'ammoniaque. Bien entendu les merdes de chiens, aux
formes très Art contemporain prennent
des reliefs de pyramides maçonnico-égyptoïdes et
dégagent une pestilence enfin libérée, après la terrible oppression des boyaux
de ces saucisses à mémères et bobos mal rasés. Mais était-il indispensable de
le rappeler ? Je le crois. Oh, je comprends cependant qu'il est nécessaire pour
la mairie d'acheter la paix sociale en fermant les yeux sur le chaos, ce n'est
pas difficile de voir cela, mais il y a aussi la dimension visuelle et sonore.
Il faut s'y arrêter un instant. Avec la chaleur la vue se trouble un peu
parfois, cela est du à la fatigue et à la lumière éblouissante qui ne laisse
aucune chance, aucun abris, à ces instants là (qui durent des heures avant la
nuit) les pétasses hurlantes dans leurs Smartphones et les petites ordures sur
skateboards faisant un bruit de Concorde au décollage sont encore plus
difficiles à supporter, leur laideur, frappante en milieu tempéré, devient
atroce, comme dans un Cri d'Edward
Munch. Mais cette laideur s'intensifie encore avec le vacarme (il vous
crucifie) issu de la circulation anarchique à Paris (il n'y a plus de flics),
des scooters et motos aux échappements hors la loi, à la fois défis et menaces
contre le bon sens mais expression du « Je vous emmerde » généralisé enseigné dans nos écoles :
« Je fais ce que je veux, car je
suis le roi ». Tout cela fait que la chaleur, tant vantée à longueur
de pubs rutilantes et séduisantes, où des corps allongés paisibles dans un
calme souverain suçotent des drinks colorés sur fond azur, et bien cette sacré
foutue sainte chaleur de mes deux est en fait une belle saloperie qui a pour
but de révéler à la fin l'objet véritable de cet exposé : nous sommes en enfer.
Pour faire passer un message il est nécessaire
d'utiliser les armes de la propagande : taper fort, juste, au centre. D'où mes
propos volontairement outranciers.
Nos moutons
Nous vivons la fin du goût. Les musées-tiroirs caisse utilisent de façon hypocrite le
mythe de l'éducation des foules cher à la gauche, désormais alliée du monde
l'argent, pour faire des entrées. Inversion des valeurs et mensonges chers à la
gauche, grande prêtresse de la culture : le lieu des beautés d’autrefois
devient par basculement le lieu des horreurs, de la puanteur et de l’absurde. J'ai
photographié l'état des toilettes du Louvre, le cache par délicatesse, sans
pouvoir enregistrer l'odeur épouvantable qui y règne malgré les efforts
louables des esclaves d'origine africaine, des femmes, qui nettoient pauvres
Sisyphe des locaux trop exigus, sans juguler la file des touristes et leurs
visages dépités par cette promiscuité inversement proportionnelle au prix du
billet d'entrée. Le papier glacé des magazines de propagande officielle qui se
vantent du nombre d'entrées oublie de dire la vérité sur ces espaces publics,
ils sont un scandale, un poumon fait de miasmes et d’ordure. Pyramide rutilante
où il fait une chaleur intenable l'été transformant le Louvre en carrefour de Métropolitain,
nourriture hors de prix et cravates ad hoc à l'effigie de la Joconde, ne
parviennent pas à masquer la réalité, autrement dit une infection par la vue,
l’odorat, le vacarme. Voyageons et comparons : la France ne sait pas créer
des toilettes vastes, aérées, permettant au nombre considérable de visiteurs de
vivre dignement. L’habitué des musées d'Europe, et des musées parisiens décernera
une médaille de la saleté et de l'incompétence aux musées Français, en bonne
place sur le podium. Force est d'en trouver quelques uns sortant du lot,
certes, mais la majorité est en dessous de tout. Venu à Marmottant pour tenter
d’y voir quelques Corot je n'ai vu qu'une foule de veaux demi impotents plantés
en grappe devant les œuvres : il y a un langage du corps chez le regardeur, ce
langage est explicite, dans un groupe il l’est davantage encore. Je suis parti
au bout de quelques minutes, excédé, et les toilettes sont conformes à ma
description, il est indispensable de les visiter.
Idem au Jeu de Paume, où elles sont situées dans des cagibis sans air, sentant la javel, pour rester poli. La Suisse mérite le pompon, on pourrait y déjeuner et y bavarder sans difficulté, l'Espagne pourtant de mauvaise réputation a su souvent désormais créer des espaces dignes de ce nom. La liste est longue. La France est championne de la façade, alors que l'arrière boutique est dégueulasse... En conclusion : l'amateur sincère et passionné est chassé des lieux de prétendue culture. A mes yeux ils ne sont plus que les temples de la vulgarité ne serait-ce que pour cette volonté effrénée de faire du chiffre.
Idem au Jeu de Paume, où elles sont situées dans des cagibis sans air, sentant la javel, pour rester poli. La Suisse mérite le pompon, on pourrait y déjeuner et y bavarder sans difficulté, l'Espagne pourtant de mauvaise réputation a su souvent désormais créer des espaces dignes de ce nom. La liste est longue. La France est championne de la façade, alors que l'arrière boutique est dégueulasse... En conclusion : l'amateur sincère et passionné est chassé des lieux de prétendue culture. A mes yeux ils ne sont plus que les temples de la vulgarité ne serait-ce que pour cette volonté effrénée de faire du chiffre.
SAVOIA !
REGIMENTS
DE FAKIRS AUX EXECRABLES REJETONS INGRATITUDE RECURRENTE DES RATS D’EGOUTS
MYSTIQUE ACIDE DU TIROIR CAISSE CORROSIVE LASSITUDE DE LA DESOLATION
CUISTRERIES CONFONDANTES DES AMUSEURS CATHODIQUES LITANIES DISSONANTES DES
DECHETS SONORES DE CES SALOPERIES DE PORTABLES MONOLOGUES URBAINS AUX YEUX DE
POISSONS MORTS GALLACTIQUE NULLITE D’INTIMITES DEVOILEES PAR DES VOIX
GUTTURALES CES « T’ES OU ? »
QUI RAISONNENT JUSQU’AU FOND DE L’UNIVERS ALI BOBO ET LES QUARANTE NIQUEURS
DERISOIRES RAGOÛTS POUR COHORTES AHURIES PATHETIQUE ZOO DE ZORROS DE CARNAVAL
ABSENCE FLAGRANTE DE TOUTE VELLEITE DE REVOLTE INSONDABLES ABYSSES DU FUTUR
TOTALITAIRE LANCINANTES BILLEVESEES SUSURREES PAR DES LEGIONS DE PALTOQUETS
AIGUË PRESENCE DU VIDE LAMENTABLE DOCILITE DES FROMAGES REPUS BARATIN DES
PLEUREUSES PROFESSIONNELLES GROTESQUES LATRINES DES OFFICINES DU RENONCEMENT
BLUFFANT CONFORT DE LA RESIGNATION ASSUMEE DEBONAIRE IMBECILITE DES MICRO
TROTTOIRS TERRIBLE CRETINERIE DE LA DOXA AMBIANTE PATHETIQUE PANTOMIME DES
GRATTEURS DE PUS EPOUVANTABLE OBSCENITE DE LA VICTIMISATION GENERALISEE CONSTERNANTES
CRECELLES DE L'INFO EN CONTINU LA POPULATION CROÎT MAIS NE CROIT PLUS LAISSER
POURRIR LES VIEUX, UN PROGRES CONSIDERABLE CUISINE TENDANCE : UNE GICLEE DE
MERDE SUR LE BORD DE l'ASSIETTE LES BRETONS AVEC LEURS CHAPEAUX RONDS, C'ETAIT
NAUSEABOND LES NOEUDS DES ALSACIENNES C'ETAIT RINGARD LES SURVETS C'EST MIEUX PARTEZ
EN FUMEE ET NE FAITES PAS CHIER DROIT DU SOL ET CREMATION TOUS CES MONUMENTS
AUX MORTS CA FAIT PASSEISTE SOYEZ CREATIFS : CASQUEZ COSTARDS CINTRES RAS DU
CUL ET TRONCHE EN BIAIS BUVEZ DES ANTI-OCCIDENT UNE BELLE RACAILLE BIEN GAULEE
ON NE CRACHE PAS DESSUS VA NIQUER TA MERE IL FAUT VIVRE AVEC SON TEMPS DU WHIST
AU TWIST PUIS AU TWITT ON VIENT DE RETROUVER UN TIBIA DE SAINTE NITOUCHE HERBIVORE
UNISEXE MELPOMENE SE PARFUME A L'HELIOTROPE UNE NOUVELLE HUMANITE EPANOUIE,
HEUREUSE, PERFORMANTE, ET IMMORTELLE EN FAISANT DE LA LUGE SUR LES MERDES DE
CHIENS ET LES IMMONDICES, PENSEZ A L'AVENIR BONNE NUIT LES PETITS LE MARCHAND
DE COKE VA PASSER NOUS AVONS LES MOYENS DE VOUS LA BOUCLER TOUS CES REBELLES LA
MAIN SUR LA COUTURE DU JEAN TROUE LE GRAND ORIENT A PERDU LE NORD, IL EST A
L'OUEST CHACUN CHEZ SOI ET LES MOUTONS SERONT BIEN EGORGES ON VIENT D'IDENTIFIER
LE GÊNE DE LA SOUMISSION HORREUR : LES NOIRS MANGENT DES ESKIMAUS
Louis XIV
L'enfer
moderne. Cadences, fragrances, pestilences et flatulences. Un vrai Barnum. Le
promène couillons. La crécelle magique. Le Louvre ! Ou comment vendre à des
millions de chinetoques et d'enturbannés confortables de la bouffe médiocre
sous cellophane pour ensuite se farcir la Djokond,
Djonkonda, Rogonde, Chôgondeu, etc.
Un
clic et on se barre en meute dans une enfilade de couloirs surpeuplés puants
d'un air vicié jusqu'au vomissement par l'haleine de centaines de badauds qui
chiquent, gueulent, pètent, hurlent, téléphonent, se courent après, mangent,
mâchent des saloperies, font des selfie,
se vautrent, hurlent de rire, le tout dans un vacarme assourdissant, pour
arriver devant une masse humaine vociférante, une mer de cheveux (sombres en
majorité) d'où émerge une forme blanchâtre : The Bénus of Mîîlô, Bénus Mlo, Bénoussa dé Milosse, etc.
Masse
réunie en queue devant les toilettes surpeuplées, suffocantes, où œuvrent
désabusées des préposées au nettoyage noires en blouses bleus ou vertes,
maniant des seaux de plastique, les poches pleines de produits détergents,
frôlées bousculées par la masse continue venue vider ses entrailles. Toilettes
jamais propres malgré les louables efforts de ces modernes esclaves africaines,
leur digne résignation ne faisant pas le poids devant les prospectus rutilants
: LE LOUVRE, ses ors, ses chefs d'œuvre.
Résignation
impuissante face à la sauvagerie, la monstruosité de cette masse humaine
déchaînée, décidée à en découdre, à se le farcir son Louvre, pour lequel elle a
casqué, au prix fort. Une masse identique de gardiens et gardiennes provenant
de Tombouctou, du Kamtchatka, et même de la planète Mars, parfaite image du
Frankistan moderne. Suffocation, vacarme, vulgarité à couper au couteau, en
tranche, à empiler, et à revendre à cette masse, régurgitant à l'infini les
mêmes selfie, aux mêmes renvois d'œsophage,
se faisant entuber à loisir par les voleurs en vol planés dans ce cloaque, pour
finir épuisés dans des hôtels improbables.
Banalités
L’Ecole de Paris devra bientôt s’incliner devant le second débarquement américain destiné à contrecarrer l’hégémonie soviétique sur la Culture, sur les cerveaux, à peu près toute l’intelligensia européenne étant acquises aux idées communistes ou dans cette mouvance. Non seulement les cimaises n’ont pas échappé à la Guerre Froide mais elles furent un de ses théâtres.
L’opération
a réussi : c’est à force de dollars et de manœuvres diverses dans
lesquelles la CIA était aux premiers rangs que l’Oncle Sam et son Pop Art a
débarqué en vainqueur à Venise en 1964. L'époque était féroce, le Congres for Cultural Freedom (Berlin 1950) marque un premier pas, important, pour récupérer quelques intellectuels. Le terme de Modern Art Weapon devient actif, le NEA (National Endowment for the Arts) La suite on la connait. Inutile d’entrer
dans les détails, il suffit pour cela d’avoir accès aux références en ligne et sa foison de documents.
Banalités
Les
Etats-Unis et l’Union Soviétique, disparue depuis, ont gagné la guerre. Cela suffirait
à expliquer tout ce qui en a découlé. Léo Castelli, membre de l’OSS, ancêtre de
la CIA n’a pas chômé pendant les années de guerre. Arrivé chez Drouin il était
armé, c’était déjà une épée. Une redoutable intelligence…
L’Ecole de Paris devra bientôt s’incliner devant le second débarquement américain destiné à contrecarrer l’hégémonie soviétique sur la Culture, sur les cerveaux, à peu près toute l’intelligensia européenne étant acquises aux idées communistes ou dans cette mouvance. Non seulement les cimaises n’ont pas échappé à la Guerre Froide mais elles furent un de ses théâtres.
Post Human :
l’exposition de Pully-Lausanne en 1992 a jeté à son tour les bases de la
période dont sommes toujours les débiteurs. Le corps, l’humain, les
technologies.
Commence
alors la période où je décroche volontairement, tout en poursuivant activités
et observations de ce que l’on nomme l’Art contemporain. La terminologie elle
même est suspecte car elle ressemble à un label, et un peu à un contresens,
impliquant une logique et une évolution dans l’Histoire de l’Art, ce qui est
lion d’être certain.
Ces
dernières années ont donc été l’occasion non pas d’un retour à un passé radieux
auquel je ne crois pas non plus. ll y a permanence à mes yeux, intemporalité de
l’Art. C’est succinct voire banal mais cela a du sens.
André
Malraux, vieil escroc délirant débordant de génie ne s’y était pas trompé.
D’où
mes parcours remontant le temps non pas pour refuser le réel, le présent, mais
pour retrouver un peu d’eau, car la piscine actuelle est à quasiment à sec.
Chaque époque a ses ouvertures, ses ralentissements, ses impasses. C’est ainsi.
Les polémiques sont elles-mêmes impuissantes à résoudre ce qui est un fait, un
état : le manque de recul.
Bref :
je me suis bien régalé avec les italiens !!! Le cinéma et la peinture
italienne du XXe siècle est inénarrable, irréductible, n’en déplaise aux historiens
obsédés par les dates, les étiquettes, les explications, etc.
De Carrà
à Fontana, Magnelli, Savinio, Severini, puis à la ribambelle d’artistes de la
période dite fasciste. Oh ! Certes ils se sont pris aussi le choc des grandes
puissances en pleine poire, c’est certain, mais il y a chez eux un
je-ne-sais-quoi qui échappera toujours, Manzoni n’a pas son égal ici, ni en
Amérique, de même pour la figuration italienne des années 30-40, et il me
semble que les français n’y connaissent rien, que cela ne les intéresse guère. Le
Français est rationnel, cartésien, et Duchampien de façon assez puérile,
conformiste, voire totalitaire. Ca le regarde. Je prends ma BMW K100… et je me
casse en Italie me pourlécher des restes du XXe siècle… faute de mieux. Mais la
soupe est bonne, tant et tant de vestiges, tant de beauté à ciel ouvert. Il est
difficile d’agir de même en France, le choc de l’arrivée des américains a été
terrible dans les musées de province autant qu’à Paris. Quelques Bryen, un
petit Charchoune, un Debré, mais le rouleau compresseur est là : on passe
illico à Peter Halley, que j’apprécie au demeurant. Ou bien sûr aux casseroles
Duchampiennes sur lesquelles il vaut mieux ne pas s’attarder…
Ce qui
n’a rien changé à cette situation mais apporté des torrents d’eau fraîche à mon
esprit fatigué, loin des cloaques et des remugles abscons, des plaies grattées
jusqu’à l’infection, c’est l’Art roman, allié à la lecture des pères (et
docteurs) de l’Eglise et l’approfondissement des textes. « Cela a du sens » comme disait ma
grand-mère.
Un
socle ou s’asseoir pour travailler, une roche battue par le flot au milieu d’une
oasis, d’une piscine au son mélodieux. Bref tout ce qui est interdit par la doxa ambiante, semble passéiste, absurde après la mort de Dieu et l’aspect que
l’on voudrait définitif des tronches en biais des nouveaux esclaves-zombies que
sont souvent nos contemporains.
La mort de Dieu n’est pas un principe absolu, aucun passé n’est dépassé, le sens est partout, souvent en jachère, en sommeil. Il y a du pain sur la planche, comme dirait Jean Laplanche.
La mort de Dieu n’est pas un principe absolu, aucun passé n’est dépassé, le sens est partout, souvent en jachère, en sommeil. Il y a du pain sur la planche, comme dirait Jean Laplanche.
Si
un Jünger, un Verlaine (etc.) viennent au catholicisme à la fin d’un
extraordinaire parcours intellectuel et des vies ayant tout tenté, tout vu (ou
presque), si un Einstein s’en rapproche, pourquoi m’en écarter ?
Je me
sens mieux dans la fraîcheur de Sant' Ambroggio à Milan que dans un couloir de l’ARC, l’esprit y baigne au moins
dans un peu de fraîcheur, les remugles, les haleines moins nombreuses y sont
moins fétides, les sons mieux répartis, les ombres plus éloquentes, les rais de
lumière prennent d’autres sens, etc.
Et
puis faute d’être exhaustif, personne n’ayant le mot de la fin, comment résumer
des années d’errances, de doutes, de lectures, c’est que je suis bien fatigué,
l’esprit davantage encore que les jambes.
Poésie,
littérature, histoire chrétienne, retraites chez les Bénédictins n’ont d’autre
effet que celui de devoir continuer la route, coûte que coûte.
Terrier
Terrier
Ce matin, dans un demi sommeil,
j'étais un petit lapin. Oui. J'étais bien dans mon terrier, il ne faisait ni
trop chaud ni trop froid, j'étais très bien. Puis le jour naissant j'ai éprouvé
le besoin de voir le monde, et de sortir. Prudent, très prudent j'ai d'abord
pointé mon museau et mes moustaches hors du terrier, en glissant un oeil quand
même. J'ai reniflé l'air du matin en agitant mon petit nez pour mieux respirer,
et au moment où je sortais une oreille (elles sont grandes mes oreilles), enfin
sécurisé et décidé à me dégourdir les pattes et aussi trouver une lapine pour
lui mettre une bonne cartouche dans les miches, à cet instant là PAF ! un
connard est passé, tatoué, et hurlant dans son téléphone. Je suis rentré
aussitôt au fond de mon terrier, dans le silence, chez moi.
2019
2019 sera pire, certes notre Charles De Gaulle dessinera encore de jolis sillons sur les flots méditerranéens, lâchant ça et là quelques Rafales comme de charmantes libellules pour surveiller et parfois détruire quelques points sensibles, de façon extrêêêmement chirurgicale, faisant la guerre sans tuer personne à part quelques méchants, comme il se doit désormais où le combat, les armes, sont des outils humanitaires. Certes nos villes seront encore de merveilleux espaces de convivialité, de partage des cultures, d'échanges chaleureux entre communautés de toutes les couleurs, dans une eucharistie maçonnique universaliste rayonnante, une sorte de publicité pour le feu Benetton. Certes il y aura quelques méchants parmi tous ces braves gens venus nous enrichir culturellement, notre culture étant basée comme chacun sait sur l'esprit de bazar, de souk, depuis toujours, quelques méchants donc, égorgeant, fusillant ça et là quelques passants, mais c'est le prix à payer après tout car nous avons été si méchants autrefois avec tous ces gentils et adorables personnages si exotiques, apportant un souffle de renouveau et de vie à nos campagnes si repliées sur elles-mêmes, si rances, si vieilles, si décaties... Certes, l'enfant roi aura toujours plus, plus de liberté, car on a jamais assez de liberté, la liberté c'est infini, c'est un monde radieux sans horizon, sans tâche, où l'innocence rivalise avec une forme de sainteté : je suis libre, totalement libre, etc. Certes il pleuvra certains jours, mais la Lumière Républicaine sera toujours comme le phare d'Alexandrie illuminant les flots à l'infini, la Démocratie libérale sera l'absolu, la Vérité révélée, le dogme insurmontable, le temple du savoir et du bonheur universel, poussé en avant par le Progrès et le génie humain. Certes quelques ignorants, superstitieux, "originaux" auront encore recours à de vieilles croyances, comme les catholiques, un peu débiles, mais nous les tolèreront, car il faut respecter ces sortes de clubs de thérapie de groupe que sont les vieilles religions, dans nos Loges Républicaines, nous, nous savons comment gérer ces vieilles lunes, et cela ne gênera en rien l'avancée inéluctable vers le Progrès Humain, l'émancipation de toutes les contingences, la Liberté absolue, vers la Lumière Universelle, qui est la proue, le moteur atomique de nos institutions. Et bien tonton Didier vous le dit en vérité : malgré toutes ces conneries 2019 sera pire.
Macronie
Le fort en thème écrasant des fromages rondouillards, c'est du Daumier : pathétique, épouvantable si l'on considère en effet la seule personne vraiment authentique (Madame Barèges), s'excusant presque d'être là et de ne pas hurler avec ces loups châtrés enturbannés par l'éphèbe de Pâris, celui des grandes écoles, celui dont tu a oublié la question que tu avais posée (devenue depuis dérisoire et inutile) après qu'il t'ai répondu pendant 20 minutes, le torse bombé, fier, content, alors que le voisin commence à s'assoupir en bavant un peu sur son écharpe à la con, la voisine à lâcher en sourdine une Louise aux sardines macérées à Céret, celui "des grandes écoles de Pâris", celui qui calcule les azimuts, la courbe des obus, la taille des carottes, la retraite des vieux, mais qui se trompe en permanence, celui qui ne comprendra jamais rien, celui qui disparaitra sans laisser d'adresse...
2019
2019 sera pire, certes notre Charles De Gaulle dessinera encore de jolis sillons sur les flots méditerranéens, lâchant ça et là quelques Rafales comme de charmantes libellules pour surveiller et parfois détruire quelques points sensibles, de façon extrêêêmement chirurgicale, faisant la guerre sans tuer personne à part quelques méchants, comme il se doit désormais où le combat, les armes, sont des outils humanitaires. Certes nos villes seront encore de merveilleux espaces de convivialité, de partage des cultures, d'échanges chaleureux entre communautés de toutes les couleurs, dans une eucharistie maçonnique universaliste rayonnante, une sorte de publicité pour le feu Benetton. Certes il y aura quelques méchants parmi tous ces braves gens venus nous enrichir culturellement, notre culture étant basée comme chacun sait sur l'esprit de bazar, de souk, depuis toujours, quelques méchants donc, égorgeant, fusillant ça et là quelques passants, mais c'est le prix à payer après tout car nous avons été si méchants autrefois avec tous ces gentils et adorables personnages si exotiques, apportant un souffle de renouveau et de vie à nos campagnes si repliées sur elles-mêmes, si rances, si vieilles, si décaties... Certes, l'enfant roi aura toujours plus, plus de liberté, car on a jamais assez de liberté, la liberté c'est infini, c'est un monde radieux sans horizon, sans tâche, où l'innocence rivalise avec une forme de sainteté : je suis libre, totalement libre, etc. Certes il pleuvra certains jours, mais la Lumière Républicaine sera toujours comme le phare d'Alexandrie illuminant les flots à l'infini, la Démocratie libérale sera l'absolu, la Vérité révélée, le dogme insurmontable, le temple du savoir et du bonheur universel, poussé en avant par le Progrès et le génie humain. Certes quelques ignorants, superstitieux, "originaux" auront encore recours à de vieilles croyances, comme les catholiques, un peu débiles, mais nous les tolèreront, car il faut respecter ces sortes de clubs de thérapie de groupe que sont les vieilles religions, dans nos Loges Républicaines, nous, nous savons comment gérer ces vieilles lunes, et cela ne gênera en rien l'avancée inéluctable vers le Progrès Humain, l'émancipation de toutes les contingences, la Liberté absolue, vers la Lumière Universelle, qui est la proue, le moteur atomique de nos institutions. Et bien tonton Didier vous le dit en vérité : malgré toutes ces conneries 2019 sera pire.
Macronie
Le fort en thème écrasant des fromages rondouillards, c'est du Daumier : pathétique, épouvantable si l'on considère en effet la seule personne vraiment authentique (Madame Barèges), s'excusant presque d'être là et de ne pas hurler avec ces loups châtrés enturbannés par l'éphèbe de Pâris, celui des grandes écoles, celui dont tu a oublié la question que tu avais posée (devenue depuis dérisoire et inutile) après qu'il t'ai répondu pendant 20 minutes, le torse bombé, fier, content, alors que le voisin commence à s'assoupir en bavant un peu sur son écharpe à la con, la voisine à lâcher en sourdine une Louise aux sardines macérées à Céret, celui "des grandes écoles de Pâris", celui qui calcule les azimuts, la courbe des obus, la taille des carottes, la retraite des vieux, mais qui se trompe en permanence, celui qui ne comprendra jamais rien, celui qui disparaitra sans laisser d'adresse...